Un panier plein de fruits et légumes sur une table en bois.

Démêler le vrai du faux

2 exemples :

 

LE PAMPLEMOUSSE ET CERTAINS MÉDICAMENTS NE FONT PAS BON MÉNAGE 

Vrai                    Faux                Discutable

La consommation de jus de pamplemousse peut modifier l’activité de quelques médicaments et accroître la fréquence et la gravité de leurs effets indésirables. Parmi d’autres médicaments, on retiendra plus particulièrement la simvastatine, un médicament destiné à faire baisser le taux de cholestérol.

Les professionnels de santé et les nutritionnistes le savent depuis une vingtaine d’années, il faut éviter de boire du jus de pamplemousse lorsqu’un médecin vous a prescrit certains médicaments. Si la consommation de pamplemousse ne diminue pas l’efficacité du traitement prescrit, elle a par contre pour effet d’accroître la fréquence et l’intensité des effets indésirables. Le risque est plus important lorsque la dose prescrite par le médecin doit être scrupuleusement respectée sous peine d’effets indésirables plus marqués lorsqu’elle est dépassée.

 

Comment le jus de pamplemousse agit-il ?

 

Pamplemousse_Vitalrest

 

Voici les explications simplifiées données par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). L’absorption intestinale de certains médicaments est régulée par la présence d’une enzyme dénommée CYP3A4. En l’inhibant, des molécules présentes dans le pamplemousse facilitent indirectement l’absorption intestinale de ces médicaments. La biodisponibilité du médicament peut alors être considérablement augmentée, jusqu’à quinze fois avec l’anticholestérolémiant simvastatine. Pour l’organisme, cela revient à recevoir en un jour la dose prescrite pour deux semaines ! Avec l’atorvastatine, la biodisponibilité ne fait que doubler.

La conséquence de l’amplification de la biodisponibilité est de majorer les effets indésirables liés à un excès de médicaments dans l’organisme. Ainsi, une « surcharge » en simvastatine peut provoquer une altération des muscles striés (des muscles dont nous sommes capables de contrôler le fonctionnement, au contraire des muscles lisses comme ceux de l’intestin par exemple).

 

Comment savoir que le médicament prescrit est sensible au jus de pamplemousse ?

Il revient à votre médecin et à votre pharmacien de vous alerter. Vous pouvez également consulter soigneusement la notice qui accompagne tout médicament. Selon l’ANSM, quelques-uns des médicaments concernés sont les suivants : médicaments contre le cholestérol : simvastatine (Zocor) et atorvastatine (Tahor); immunosuppresseurs: ciclosporine (Néoral) et tacrolimus (Prograf); antiarythmiques : dronédarone (Multaq) et ivabradine (Procoralan); antidépresseur : sertraline (Zoloft).

En revanche, aucune publication scientifique n’a mis en évidence de risques accrus avec des antibiotiques, des anticancéreux ou des contraceptifs en cas de consommation de pamplemousse.

Des informations reprises dans des médias font état d’effets équivalents avec du jus de pomme et du jus d’orange. Ce ne sont que des rumeurs qui ne reposent sur aucune base scientifique. À ce jour, seul le jus de pamplemousse est connu pour interagir fortement avec quelques médicaments.

En savoir plus :

« Interaction médicaments et pamplemousse », Agence française de la sécurité sanitaire des produits de santé. https://ansm.sante.fr/S-informer/Points-d-information-Points-d-information/Interaction-medicaments-et-pamplemousse-Point-d-information

 

LES LÉGUMES FRAIS SONT PLUS RICHES EN VITAMINE C QUE LES SURGELÉS ET LES CONSERVES

Vrai                    Faux                Discutable

Les légumes récoltés dans son potager et aussitôt cuits à la vapeur sont les plus riches en vitamine C. Ceux qui sont achetés surgelés sont également recommandés. Les légumes « frais » vendus dans les grandes surfaces peuvent avoir des teneurs inférieures à celles des conserves si quelques jours se sont écoulés entre la récolte et la commercialisation.

 

Légumes-récoltés_Vitalrest

Les légumes sont réputés pour leur faible apport en calories et leurs richesses en fibres, en minéraux (potassium, magnésium), en vitamines (provitamine A, vitamines C, K et B9) et en des «phyto- nutriments» dont l’impact sur la santé reste à préciser pour beaucoup d’entre eux : polyphénols et caroténoïdes connus pour leurs propriétés antioxydantes, glucosinolates et autres composés soufrés suspectés de protéger les organismes contre la formation de tumeurs, phytostérols dotés d’un pouvoir anticholestérolémiant. Certaines de ces molécules sont stables, comme les fibres, les caroténoïdes et les polyphénols. D’autres sont plus sensibles : vitamine C, vitamine B9 ou folates, glucosinolates et anthocyanes.

Au regard de cette composition, les diététiciens reconnaissent les caractéristiques suivantes aux fruits et légumes : ne pas faire grossir et contribuer significativement à l’adoption d’un régime alimentaire équilibré riche en fibres, en vitamines et en minéraux. Ils soulignent notamment leur teneur en vitamine C.

Manger régulièrement des légumes (ainsi que des fruits) contribue donc de manière essentielle à satisfaire nos besoins journaliers en vitamine C. Mais à la condition, bien sûr, que celle-ci n’ait pas perdu son activité entre le moment où les légumes sont récoltés et celui où ils sont servis dans nos assiettes. De nombreux sites internet recommandent de les acheter frais sous prétexte que les traitements industriels « tuent » les vitamines, en particulier la vitamine C.

 

Qu’en est-il vraiment ? 

 

Fruits-Légumes_Vitalrest

La teneur en vitamine C des fruits et légumes varie avec les espèces (pois, haricots verts, tomates…), les variétés (pois nain, ridé, rond, à rame…) et les conditions de culture. Mais elle dépend également des conditions de récolte, de transformation (frais, surgelé, en conserve), de commercialisation et de cuisson.  Trois phénomènes contribuent à réduire l’activité de la vitamine C : son oxydation en présence d’oxygène et de la lumière, sa solubilité dans l’eau et sa sensibilité à la chaleur. C’est de l’effet combiné de ces trois facteurs que résultent les pertes en vitamine C entre la récolte et notre assiette.

Le plus marquant est l’oxydation de la vitamine C lorsque la période de stockage se prolonge. Tant que le délai entre la récolte et la consommation est réduit, l’oxydation de la vitamine C reste limitée. C’est le cas pour les légumes récoltés dans son jardin. De même, l’une des caractéristiques de la chaîne de production des légumes surgelés ou en conserve est un délai inférieur à quelques heures entre récolte, surgélation ou appertisation. Par contre, les légumes disposés sur les étals des grandes surfaces subissent le plus souvent de fortes pertes en raison des délais qui séparent la récolte de la vente. Ces pertes sont d’autant plus marquées que les surfaces d’exposition des légumes à l’air sont importantes : les épinards perdent plus rapidement leur vitamine C que les petits pois. Si les épinards sont mixés en purée après cuisson, le contact avec l’air augmente encore et de ce fait également les pertes.

La deuxième cause de perte est la solubilisation de la vitamine C dans l’eau. Elle est très faible lors du blanchiment qui précède la surgélation, limitée dans les boîtes de conserve en raison des faibles volumes d’eau utilisés et maximale quand les légumes sont cuits dans de grandes casseroles remplies d’eau. Chez soi, mieux vaut privilégier une cuisson à la vapeur.

Enfin, la vitamine C peut perdre son activité sous l’action de la chaleur. Les biochimistes la classent parmi les vitamines « thermosensibles ». Que les légumes soient achetés frais, surgelés ou en conserve, ils sont soumis à des températures égales ou supérieures à 100 °C, à moins de les manger crus. Certes, les températures subies lors de la fabrication des conserves sont supérieures à celle de l’eau à l’ébullition, mais les pertes ultérieures sont réduites, car la vitamine C est protégée dans sa boîte contre tout contact avec l’air.

Quand on additionne ces différents effets, on comprend pourquoi les légumes surgelés (surtout) et en conserve (parfois) contiennent des quantités de vitamine C supérieures à celle des légumes vendus par la grande distribution. Mais rien ne vaut les légumes fraîchement récoltés dans son jardin ou achetés directement chez les producteurs, puis cuits à la vapeur, à la condition toutefois de les manger rapidement. Dans tous les cas, il est conseillé de conserver ses légumes dans son réfrigérateur parce que le froid ralentit l’oxydation de la vitamine C.

En savoir plus :

« Les fruits et légumes dans l’alimentation. Enjeux et déterminants de la consommation », Expertise scientifique collective, Synthèse du rapport d’expertise réalisé par l’INRA à la demande du ministère de l’Agriculture et de la Pêche, novembre 2007. http://institut.inra.fr/Missions/Eclairer-les-decisions/Expertises/Toutes-les-actualites/Les-fruits-et-legumes-dans-l-alimentation

Extrait de  « Démêler le vrai du faux »

EDPsciences – 230 pages, février 2018

Un panier plein de pâtisseries sur une table en bois.

Frites, pains et viennoiseries, gâteaux et biscuits : adoptons les bons réflexes pour réduire la présence d’acrylamide

Qu’est-ce que l’acrylamide ? Comment se forme-t-il ?

Acrylamide - Vitalrest

L’acrylamide est un composé qui se forme naturellement dans les aliments riches en amidon lors de leur cuisson, au cours de la réaction de Maillard. Cette dernière englobe un ensemble de réactions chimiques entre les acides aminés (Les acides aminés sont des molécules qui combinées entre elles forment les protéines) et les sucres en présence.

Elle détermine la couleur, la texture et la saveur des aliments. La formation d’acrylamide a lieu essentiellement dans des conditions de cuisson à haute température (friture, cuisson au four, etc.) et à faible humidité.

Quels sont ses effets potentiels sur la santé ?

L’Autorité européenne de sécurité des aliments estime (Avis de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) du 4 juin 2015 sur les risques sanitaires liés à l’exposition à l’acrylamide), sur la base d’études animales, que l’acrylamide dans les aliments augmente potentiellement le risque de développement d’un cancer pour les consommateurs de tous les groupes d’âge. En conséquence, il est indispensable d’encourager les actions permettant de réduire la présence d’acrylamide dans le aliments, notamment lors de leur préparation à la maison.

Pour ce qui concerne les denrées élaborées par des industriels, des artisans ou des restaurateurs, les mesures de gestion du risque sont définies par la réglementation communautaire.

Comment faire pour en réduire la présence dans les denrées préparées à la maison ?

Acrylamide - Vitalrest

Les pommes de terre frites, les biscuits et le café sont les denrées qui contribuent le plus à l’exposition des consommateurs français à l’acrylamide.

S’il n’est pas possible pour le consommateur d’avoir une action sur la présence d’acrylamide dans le café (l’acrylamide se formant lors de la torréfaction), l’adoption de bonnes pratiques pour la préparation et la cuisson des pommes de terre frites et des biscuits ainsi que pour la préparation du pain et du pain grillé peut permettre en revanche de réduire de façon significative sa formation dans les aliments et donc l’exposition à l’acrylamide.

Par exemple, la préférence de pommes de terre frites blondes à des pommes de terre frites brunes peut diminuer l’exposition alimentaire moyenne de 64% et même de 80% pour les forts consommateurs. Le contrôle du temps de grillage du pain peut conduire à diminuer par 4 la teneur en acrylamide en fonction du type de pain et de la température du grille-pain.

Conseils de préparation et de cuisson des frites

Avant la cuisson (frites maison)

Choisir des pommes de terre conseillées pour la préparation des frites

Ne pas stocker les pommes de terre au réfrigérateur mais si possible entre 6 et 10°C (cave ou lieu non chauffé)

Laver les pommes de terre avant épluchage

Eviter les frites trop fines et les petites lamelles

Tremper les frites quelques minutes dans l’eau tiède en les remuant de temps en temps pour éliminer une partie des sucres (une petite écume peut se former)

Rincer à l’eau claire

Bien sécher les frites ensuite dans un torchon

Cuire les frites en friteuse (Frites surgelées ou réfrigérées achetées dans le commerce : suivre les recommandations de préparation du fabricant indiquées sur l’emballage)

Préchauffer l’huile à 175°C maximum. Pour une cuisson en 2 fois, faire la première cuisson à 160°C, la deuxième cuisson à 175°C.

Ne pas remplir plus de la moitié du panier, toutes les frites doivent tremper dans l’huile

Cuire jusqu’à l’obtention d’une couleur jaune doré (photo).

Ne pas cuire à outrance et éliminer les frites trop foncées. Pour des quantités plus petites dans le panier, penser à réduire le temps de cuisson

Cuire les frites au four ou dans un appareil de cuisson ne nécessitant qu’une ou deux cuillerées d’huile
Préchauffer votre appareil de cuisson selon le mode d’emploi ou votre four à 200°C (chaleur tournante) ou 220°C (four classique
Cuire jusqu’à l’obtention d’une couleur jaune doré
Ne pas cuire à outrance et éliminer les frites trop foncées
Pour des quantités plus petites, penser à réduire le temps de cuisson

Après cuisson
Assaisonner les frites après la cuisson, jamais avant ou pendant
Penser à filtrer l’huile après chaque utilisation et nettoyer la friteuse
Changer d’huile régulièrement
Frites - Vitalrest

Conseils de préparation et de cuisson des pains et viennoiseries

Préparation de pain et de viennoiserie maison
Varier les utilisations de farine complète ou semi-complète (pour ses qualités nutritionnelles) et de farine blanche (dont le potentiel de formation de l’acrylamide est réduit)
Veiller à bien laisser lever la pâte
Privilégier les formats familiaux plutôt que les formats individuels (la proportion de croûte, plus riche en acrylamide, est plus importante dans les pains de petite taille)

Cuisson au four
Pain et viennoiserie maison
Ne pas cuire à outrance, éliminer les parties trop foncées
Ne pas cuire au-delà de 250 °C
Pour des pains de taille plus petite, penser à réduire le temps de cuisson
Produit précuit :
Respecter les instructions de préparation mentionnées sur l’emballage

Utilisation d’une machine à pain
Suivre les recommandations du mode d’emploi de la machine

Utilisation du grille-pain
Griller jusqu’à l’obtention d’une couleur brun clair
Ne pas toaster à outrance, éliminer les parties trop foncées
Suivre le mode d’emploi de l’appareil
Pain - Vitalrest

Conseils de préparation et de cuisson des biscuits et gâteaux

Recette et préparation avant cuisson

Varier les utilisations de farine complète et semi-complète (pour ses qualités nutritionnelles) et farine blanche (dont le potentiel de formation de l’acrylamide est réduit)

Limiter l’ajout de sucres

Privilégier la préparation de gâteaux de format familial plutôt qu’individuel

Cuisson des biscuits et gâteaux au four

Ne pas cuire à outrance, éliminer les parties trop foncées

Pour des quantités/tailles plus petites, penser à réduire le temps de cuisson

Pour les préparations pour gâteaux, suivre les recommandations d’emploi mentionnées sur l’emballage

Source : «Réduire l’acrylamide dans les denrées préparées à la maison- Adoptons les bons réflexes » DGCCRF

Une variété de fruits et légumes sont disposés selon un motif circulaire.

Actualisation des recommandations nutritionnelles chez l’adulte par l’ANSES

Les travaux de l’Agence conduisent à des évolutions fortes au regard des recommandations antérieures.

Elles portent en particulier sur une consommation renforcée et régulière de légumineuses (telles que les lentilles, fèves ou pois chiches), la nécessité de privilégier les produits céréaliers les moins raffinés (telles que les pains, pâtes et riz complets ou semi-complets), ainsi que l’intérêt de favoriser la consommation d’huiles végétales riches en acide alpha-linolénique (telles que les huiles de colza et de noix).

 

Les consommations de fruits et légumes restent cruciales et doivent être renforcées en privilégiant les légumes. L’ANSES souligne également que la consommation de boissons sucrées (de type soda ou jus de fruits) doit être inférieure à un verre par jour.

Enfin, l’Agence insiste sur la nécessité de réduire considérablement la consommation de charcuteries (telles que le jambon, saucisson, saucisse, pâté, etc.) afin qu’elle ne dépasse pas 25 g par jour. La consommation de viandes hors volailles (telles que le bœuf, porc, agneau, etc.) devrait quant à elle ne pas dépasser 500 g par semaine. L’intérêt d’une consommation bihebdomadaire de poissons, dont un poisson gras (tel que la sardine, le maquereau, etc.), est réaffirmé.

Les nouvelles recommandations tiennent compte également de l’exposition à certains contaminants.

 

 Sources :

  • Site internet de l’ANSES
  • Haut Conseil de la santé publique / AVIS relatif à la révision des repères alimentaires pour les adultes du futur Programme national nutrition santé 2017-2021 16 février 2017
Produits laitiers tels que le lait, les œufs et le fromage sur une table en bois.

Intérêt nutritionnel des produits laitiers

Par Claire Loureiro Diététicienne Vitalrest

Le lait et ses dérivés (les laits fermentés, yaourts, fromages…) ont des qualités nutritionnelles qui leur apportent une place privilégiée dans l’équilibre alimentaire. Ils sont la source principale de calcium, nutriment bien connu et essentiel dans la constitution du squelette et des dents. Ils sont aussi des fournisseurs importants de protéines contenant tous les acides aminés indispensables, de lipides, source énergétique et d’acides gras dont l’intérêt n’est plus à démontrer, de vitamines, et de lactose (le sucre du lait). Sans oublier que le lait est aussi composé à 89% d’eau, ce qui en fait un excellent moyen d’hydratation.

Composition en calcium pour 100g de plusieurs produits laitiers

 

produits laitiers

 

Le calcium joue un rôle primordial sur nos os

Le calcium remplit un rôle essentiel dans la constitution du squelette et des dents : l’architecture de l’os est formée d’un assemblage de protéines sur lequel vient se fixer le calcium, sous forme de sels de calcium, en assurant ainsi sa solidité et sa qualité. Ce mécanisme s’appelle la calcification, ou la minéralisation.

Il est à noter que l’exposition au soleil (activation de la vitamine D), et l’activité physique favorisent la fixation du calcium sur les os et permettent d’optimiser son capital osseux. L’os est un tissu vivant soumis à des facteurs hormonaux et de croissance, qui le fait évoluer: ainsi le squelette se renouvelle en totalité 3 à 4 fois dans une vie, et le calcium est un acteur essentiel de ce perpétuel renouvellement des cellules du tissu osseux.

De la naissance jusqu’à 20 ans, la quantité de calcium osseux passe de 30 g à 1 / 1,2 kg à la fin de la croissance. Une fois ce pic atteint, l’os va se maintenir, s’entretenir, pendant plus de 30 ans, grâce à un équilibre entre perte et remplacement de ses cellules osseuses. Puis le squelette va normalement se déminéraliser, de façon plus ou moins importante selon les personnes.

Mais comme l’organisme ne sait pas fabriquer le calcium, il est impératif de l’apporter par voie alimentaire. C’est tout l’intérêt des produits laitiers, car ils offrent la meilleure absorption au niveau intestinal et assimilation par l’os (c’est la « biodisponibilité »). De plus, parmi les autres nutriments présents dans le lait, certains optimisent cette « biodisponibilité », comme les protéines, le lactose, la vitamine D et le phosphore.

Le deuxième rôle du squelette est qu’il constitue un réservoir de calcium pour le reste de l’organisme: 99% du calcium corporel est stocké dans l’os.

 

Quel rôle le calcium joue-t-il sur nos autres organes ?

Bien que le calcium circulant dans l’organisme soit en quantité bien moins importante (1%) que celui contenu dans le squelette, son rôle n’en est pas moins fondamental. Le taux de calcium dans le sang (calcémie) doit rester constant. Il intervient dans des processus vitaux : coagulation sanguine, pression artérielle, transmission de l’influx nerveux, contraction musculaire, fonctions hormonales, activité enzymatique,… Il participe également au renouvellement de toutes les cellules de notre corps.

Or, chaque jour, du calcium est éliminé (urines, selles, sueur…). Si les apports alimentaires de calcium sont très insuffisants, l’organisme puisera dans la réserve que constituent les os pour maintenir une calcémie stable et assurer ses fonctions vitales.

 

Des produits laitiers pour couvrir nos besoins en calcium

Du fait de ses qualités nutritionnelles, le calcium des produits laitiers devrait représenter 2/3 de nos apports quotidiens. Le tiers restant est complété par l’apport des autres aliments, essentiellement l’eau et les végétaux.

Afin d’atteindre cet objectif, il est conseillé de consommer au moins un produit laitier par repas. Sans produits laitiers, difficile de couvrir ses besoins en calcium !

 

Apports nutritionnels journaliers recommandés

 

produits laitiers

Même si certains aliments contiennent du calcium, les quantités varient beaucoup entre celles importantes des produits laitiers et les autres aliments. Toutes les sources de calcium ne se valent pas.

Par exemple, 300 mg de calcium =

– 1 kg d’orange
– 2 yaourts
– 5 baguettes
– 1/4 de litre de lait
– 1 kg de chou vert
– 30 g d’emmental ou de comté
– 40 g de bleu
– 300 g de fromage blanc
– 4 kg de viande de bœuf
– 120 g d’amandes
– 80g de sardines en boite avec arêtes
– 2,5 l de jus d’orange
– 10 assiettes de germes de soja…

Attention aux comparaisons entre le calcium du lait de vache et celui des boissons ou jus végétaux (parfois abusivement appelés laits), bien moins riches en calcium :

Composition en calcium pour 100 ml

Lait de vache 120 mg
Jus de soja 7,5 mg
Jus de riz 2,4 mg
Jus d’amandes 49,5 mg
Jus de châtaigne 45,2 mg

Par ailleurs, il faut tenir compte d’un autre facteur tout aussi important que la quantité : la biodisponibilité.

 

Mais qu’est-ce que la biodisponibilité du calcium ?

C’est la capacité par l’organisme d’absorption du calcium par l’intestin dans un premier temps, puis une fois absorbé, d’être utilisé par les organes (principalement les os et les dents) et les cellules.

Mais la nutrition n’est pas qu’une question de calcul, beaucoup de facteurs entrent en jeu et dépendent de différents paramètres :
– Du coefficient d’absorption du calcium par l’intestin. Ce coefficient (qui est un pourcentage) correspond à la quantité de calcium absorbé par le tube digestif par rapport au calcium ingéré (voir tableau ci-dessous)
– De la quantité de calcium contenu dans les aliments (si le calcium du chou est aussi bien absorbé que celui du lait, le chou est beaucoup moins riche en calcium)
– De la portion consommée
– Des individus, âge, situation spécifique (grossesse, adolescence…)
– De « l’effet-repas » qui potentialise l’absorption de calcium et sa rétention osseuse car la « vidange »de l’estomac est ralentie du fait de la présence des autres aliments composant le repas, et cela permet un étalement et un prolongement de cette absorption.

Ainsi toutes les sources de calcium alimentaire sont loin d’être équivalentes :

Le calcium du lait est pour une grande partie sous forme soluble et donc absorbable. La présence d’autres nutriments du lait, tels que le phosphore, le lactose, les protéines, la vitamine D favorise son absorption. La plupart des végétaux (sauf le chou frisé), contiennent pour leur part des substances rendant leur calcium insoluble et donc peu absorbable (les phytates dans le son, céréales, soja, haricots…; les oxalates dans l’épinard, betterave, rhubarbe, cresson, oseille…; les tanins dans le thé…).

Source : http://www.produits-laitiers.com/
Relu et enrichi par Claire LOUREIRO – Diététicienne Vitalrest

Un pichet de lait et une cuillère sur une table.

Le lait en poudre

Sources : Wikipédia. Nestlé

Le lait en poudre autrefois appelé « farine de lait » est constitué de lait déshydraté. La poudre peut provenir de lait entier, demi-écrémé ou écrémé (allégé). Il peut aussi être sucré ou contenir des additifs (vitamines d ajoutées au lait par exemple). Le lait est composé d’environ 87,5 % d’eau (avec des variations selon la période de lactation, l’animal, l’espèce). Sa déshydratation permet d’abaisser ce taux à 3 % pour ne conserver que très peu d’eau et les protéines, des sels minéraux et les matières grasses du lait (s’il n’a pas été totalement écrémé).

 

Reconstitution, dosage

Pour reconstituer un liquide proche du lait originel (s’il n’a pas été dégraissé), il suffit de rajouter la bonne quantité d’eau tiède. Un kilogramme de poudre permet de reconstituer de 6 à 7 kilos de liquide. L’eau utilisée pour reconstituer le lait doit être de bonne qualité (bactériologiquement et chimiquement).
Si elle a circulé dans des tuyauteries en plomb, surtout si elle est naturellement acide, l’eau du robinet peut se charger de plomb. Une telle eau ne doit pas être utilisée pour reconstituer du lait, sauf si elle a été filtrée par un système permettant d’en retirer les métaux lourd (filtre à charbon activé bien utilisé, et dont le charbon est régulièrement renouvelé). Dans les autres cas, le matin ou après une période sans utilisation d’eau, il est recommandé de laisser couler un peu l’eau du robinet avant de l’utiliser pour des usages alimentaires ou comme boisson.

 

Avantages du lait en poudre

Le lait en poudre peut se conserver plus longtemps que le lait liquide et dans un conditionnement plus simple que le lait concentré sucré qui nécessite d’être conditionné en tube, boites de conserves ou berlingots ;
Il n’a pas besoin d’être stocké en réfrigérateur (mais il doit cependant rester parfaitement sec).
Avant l’invention du lait UHT, sa production industrielle pouvait théoriquement et dans une certaine mesure absorber une surproduction de lait (si celle-ci n’est que momentanée). Le premier objectif de son inventeur était de pouvoir transporter le lait à moindre coût, ce qui est possible quand on dispose d’une source d’énergie peu chère pour déshydrater le lait. Le bilan carbone du lait en poudre devrait tenir compte de toutes les étapes de fabrication, emballage, stockage/transport et reconstitution.
Dans certaines situations de crises, dans l’aide alimentaire, c’est une ressource protéinée facile à transporter (mais qui nécessite de l’eau propre pour être utilisée).

 

Histoire

On doit l’invention du lait en poudre à l’inventeur américain Gail Borden en mai 1848. Celui-ci cherchait à réduire la masse du lait pour en faciliter le transport et le stockage dans les pays dits « développés ».
Considéré comme impérissable, la farine de lait fut rapidement adoptée par l’industrie laitière et utilisée par les éleveurs sous forme de poudre ou de granulé fabriqué à partir de poudre. La farine de lait était par exemple vendue aux éleveurs en France sous le nom de lactoline et sous la marque Lactéoline pour enrichir les aliments de veaux, génisses, jeunes porcs ou poulains, ou d’autres animaux.

Processus de fabrication

Après les traitements d’épuration, de standardisation, de pasteurisation ou de préchauffage à haute température, on procède en deux étapes principales : la concentration et le séchage. Ces deux processus ont été améliorés au fil du temps.

Concentration :

Comme dans le cas du lait concentré, la concentration se fait par évaporation. L’ébullition se fait sur une surface chaude.
Pour des raisons de qualité, on a peu à peu cherché à limiter la température du lait et à réduire son temps de séjour, d’où un traitement utilisant l’évaporation sous vide en film mince.
On a ensuite aussi utilisé la déshydratation par microfiltration, dont pour des laits enrichis en caséine micellaire ainsi que par atomisation du lait et par nanofiltration sur membrane (NF).

Séchage :

Il existe deux procédés principaux : le séchage sur cylindre, ou procédé Hatmaker ; et le séchage par pulvérisation ou « spray ».
Dans le procédé Hatmaker, le lait ruisselle à la surface de deux cylindres tournant en sens inverse chauffés intérieurement vers 140 °C à l’aide de vapeur. Il se forme un film de lait qui sèche très rapidement formant une croûte détachée par un racleur. Le chauffage brutal entraîne des modifications de la structure physico-chimique du produit dont la faible solubilité, le goût de cuit et le brunissement de la poudre. Celle-ci a néanmoins des usages dans l’industrie et l’alimentation du bétail.
Le procédé par pulvérisation (« spray ») ou par atomisation est le procédé le plus employé : le lait concentré est finement pulvérisé à l’aide d’une turbine dans un courant d’air chaud (vers 150 °C) à l’intérieur d’une tour de séchage. L’air chaud sert de vecteur de chaleur et d’humidité. L’évaporation de l’eau se fait par diffusion instantanée, ce qui provoque le refroidissement (vers 90 °C) de la poudre et de l’air.
C’est grâce à l’invention de la poudre de lait que l’industrie a pu fabriquer le chocolat au lait.

 

Composition nutritionnelle des laits en poudre

Un lait en poudre offre, après reconstitution, les mêmes nutriments qu’un lait liquide de même nature. Selon le taux de matières grasses souhaité, vous choisirez un lait écrémé ou demi-écrémé : Lait demi-écrémé (1,5% mg) > lait écrémé (0 % mg).

A noter cependant que le lait en poudre écrémé est plus riche en protéines. Il devrait être choisi en priorité pour l’enrichissement des préparations pour les personnes dénutries.

Sources : Wikipédia. Nestlé