Améliorer et promouvoir le plaisir alimentaire chez les personnes en situation de handicap

 

Qu’est-ce que le plaisir alimentaire ?

Le plaisir alimentaire :

Etat de bien-être passager provoqué par l’anticipation de la consommation ou par la consommation elle-même d’un aliment. Il est à la fois le moteur et le régulateur de la prise alimentaire, celle-ci devant s’arrêter par la satisfaction du plaisir. Le plaisir alimentaire est multidimensionnel : il peut être d’origine sensorielle, sociale, temporelle, ou généré par l’exercice de la liberté.

 

L’alimentation est un besoin essentiel :

Or, s’agissant des personnes handicapées, et quel que soit le type de handicap, elle a tendance à être envisagée sous un angle purement technique et médical. Au sens de l’OMS, la santé est pourtant un état de bien-être physique, mental et social. L’alimentation est ainsi susceptible de favoriser la santé des personnes handicapées, à condition d’intégrer une dimension de plaisir. La situation de handicap, comme limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société, contribue par ailleurs à limiter ce plaisir alimentaire. À ce jour, le cadre réglementaire et les démarches qualité telles que la méthode HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point), utilisée pour prévenir et restreindre les risques alimentaires en matière de restauration, ne permettent pas, à eux seuls, de lever toutes ces limitations contrairement au principe d’une démarche inclusive.

Sur la base d’entretiens avec des personnes handicapées, leurs aidants, ainsi que des soignants et des professionnels issus des secteurs sanitaire, médico-social et culinaire, un recensement des bonnes pratiques observées sur le terrain a permis d’établir 5 fiches-actions :

1. la personne handicapée doit pouvoir choisir ses menus selon ses habitudes de vie ;
2. elle doit participer aux courses et à la préparation des repas ;
3. ceux qui l’entourent doivent faire attention à son installation à table et à son confort ;
4. le moment du repas doit permettre le partage et promouvoir la socialisation ;
5. le plaisir de manger et celui du goût peuvent également se retrouver par les jeux, particulièrement chez les enfants.

Manger-Mains

Les recommandations pour promouvoir le plaisir alimentaire chez les personnes en situation de handicap

Des recommandations ont été déclinées selon trois échelles (micro-individuelle, micro-sociale et macro-sociale), accompagnées d’un exemple de terrain.

 

Proposition n° 1 : Échelle micro-individuelle

Encourager les personnes en situation de handicap à participer aux étapes anticipant et favorisant le plaisir de la table (penser les menus, faire les courses, préparer le repas puis le déguster). Pour accompagner cette démarche, une journée sur le thème «commerçants et accessibilité» peut être organisée en partenariat avec les associations et la municipalité concernées. Il s’agira de prendre en compte les habitudes de vie des personnes handicapées.

 

Proposition n° 2 : Échelle micro-sociale

Sensibiliser les acteurs à la thématique du plaisir à table pour favoriser le décloisonnement entre les intervenants (équipes de soins et de restauration, familles…). Pour encourager ce processus, mettre à l’honneur les préparations des chefs cuisiniers émérites en établissements médico-sociaux dans les médias professionnels par une journée «partage d’expériences». L’alimentation doit également être incluse dans le projet de vie, en parallèle du projet de soins, afin de proposer un choix alimentaire prenant en compte les goûts et plaisirs de la personne, et pas seulement les choix par négation (aversion ou interdits alimentaires).

 

Proposition n° 3 : Échelle macro-sociale

L’alimentation des personnes handicapées doit être envisagée autrement qu’à travers le prisme des compléments alimentaires, des plats mixés et des aliments-médicaments. L’organisation de concours de recettes à textures modifiées à déguster avec le grand public – sur le modèle du Programme Silver fourchette [concours national de sensibilisation à l’alimentation des séniors réunissant des brigades d’EHPAD de différents départements] –, permettrait de démocratiser et promouvoir l’alimentation adaptée. Les cuisiniers savent aujourd’hui préparer des plats classiques en textures modifiées et des préparations faciles au «manger-mains». De plus, le Plan National Nutrition Santé (PNNS) devrait comporter un volet réservé à l’alimentation des personnes handicapées car leur inclusion dans la vie standard en dépend également.

Personnes en situation de Handicap

 

L’éducation nutritionnelle des personnes en situation de handicap

Les études épidémiologiques montrent que les personnes en situation de handicap sont plus touchées par des troubles nutritionnels : surpoids, obésité, dénutrition.
L’objectif est de développer les capacités des travailleurs handicapés à faire des choix concernant la nutrition, en vue d’améliorer leur état de santé.
Pour cela, la formation des équipes encadrantes est la 1ère étape afin de connaître les principaux messages nutritionnels et les façons de les transmettre.

Formation/sensibilisation des équipes encadrantes sur les thèmes suivants :

– Déterminants du comportement alimentaire (économiques, socio-culturels et psychologiques : coût, matériel disponible, habitudes de vie, goûts/aversions, culture, consommation-refuge,…)
– Notions d’appétit et de satiété
– Recommandations nutritionnelles du PNNS (équilibre alimentaire, activité physique et rythme des repas)
– Lecture des étiquettes
– Alimentation et petit budget
– Développer un projet sur la nutrition (techniques d’animation et outils d’intervention spécifiques à la nutrition dans un projet)

Intervention auprès d’un public en situation de handicap, par exemple en ESAT, sous forme d’atelier animé sur un temps de 1h avec 4 modules, en petit groupe :

– Atelier 1 : représentations de l’alimentation et ce qui l’influence
– Atelier 2 : l’équilibre alimentaire
– Atelier 3 : alimentation et petit budget
– Atelier 4 : l’activité physique au quotidien
Mais aussi sur le thème des 5 sens dans l’acte alimentaire (toucher, vue, odeur, ouïe et goût)

Atelier culinaire

Le Groupe Vitalrest met en œuvre ces recommandations :

1. Participation des résidents en situation de handicap aux commissions restaurations, leur permettant de donner leur avis, de proposer des plats qu’ils aimeraient consommer (parfois sous forme d’images parfois, travail en amont avec les éducateurs).

2. Inclusion des personnes en situation de handicap dans nos cuisines avec un accompagnement adapté, et des outils (pictogramme, fiche technique adaptée ….) : plus spécialement au niveau des préparations froides et du service.

3. Mise à disposition d’outils d’éducation nutritionnelle : kit d’images d’aliments pouvant servir à afficher le menu du jour mais aussi en tant que support d’éducation nutritionnelle ; affiches nutritionnelles afin d’égayer la salle de restauration et de transmettre des messages simples.

4. Animation nutritionnelle auprès de public en situation de handicap (ESAT, IMPRO, IME) sur les thèmes du petit déjeuner ; les quantités ; les 5 sens ; les graisses et sucres cachés.

5. Guide Vital’forme à destination des personnes en situation de handicap et de leurs accompagnants (famille, éducateurs) proposant des actions simples à mettre en place afin de maitriser son poids et garder un bon transit ; illustrées de recettes de cuisine.

Bibliographie : AMÉLIORER et PROMOUVOIR le plaisir alimentaire chez les personnes handicapées ; 2018, Presses de l’EHESP

Tabac et Alimentation : quels impacts sur les habitudes alimentaires ?

Le Groupe Vitalrest, soucieux de la santé de tous, s’inscrit dans la démarche de lutte contre le tabagisme, plus particulièrement lors du mois SANS TABAC. Dispensée par nos Diététiciennes, une animation nutritionnelle a été créée sur le thème « Tabac et Alimentation » pour adapter son alimentation en cas de tabagisme ou d’arrêt programmé du tabac. Cette intervention, fait suite aux animations de la Semaine Du Goût 2020 en octobre, mettant l’accent sur la découverte de nouvelles saveurs, que l’on retrouve notamment en arrêtant de fumer.

Avec près de 15 millions de fumeurs en France, le tabagisme se caractérise par une forte dépendance psychologique et physique liée aux effets psycho-actifs de la nicotine. Cette dernière procure plaisir, détente et stimulation intellectuelle et a aussi un effet anxiolytique, antidépressif et coupe-faim. La nicotine stimule le circuit de récompense du cerveau et procure une sensation de satisfaction.

 

Les impacts du tabac sur les comportements alimentaires

Le tabac a des effets bien connus sur la prise alimentaire :

  • Diminution de l’appétit entrainant une baisse de la sensation de faim et prolonge la satiété,
  • Diminution des sensations olfactives et gustatives (on sent moins le goût et les odeurs des aliments),
  • Léger amaigrissement par le biais de la nicotine qui augmente les dépenses énergétiques au repos.

 

Les besoins nutritionnels liés au tabagisme

La fumée contient des éléments oxydants, accélérant le vieillissement des cellules,  favorisant ainsi les maladies chroniques. Pour lutter contre ce stress oxydatif, le corps se bat à l’aide d’antioxydants. Le fumeur a donc des besoins augmentés en antioxydant par rapport aux non-fumeurs, dont :

Le zinc : minéral antioxydant

  • rôle important dans la synthèse protéique, les carences entraîneront des troubles de l’immunité, une chute des cheveux, des retards de cicatrisations, et des troubles de l’odorat et du goût,
  • Les aliments les plus riches en zinc sont les viandes, les œufs, les produits laitiers (fromages, laitages…) et les céréales (dont le pain).

La vitamine C : antioxydant

  • Besoin évalué à 110mg chez le non-fumeur, + 35mg/jour chez le fumeur,
  • Les sources les plus riches en vitamine C sont les légumes crus et les fruits,
  • La vitamine C sous forme médicamenteuse n’est pas aussi efficace, son action étant confortée par la présence d’autres antioxydants des aliments (polyphénols, flavonoïdes…), qu’on ne trouve pas dans les préparations pharmaceutiques.

La vitamine B9 (folates) chez les femmes

  • Vitamine indispensable au bon développement du fœtus et dont la carence peut entrainer des malformations (anomalie de fermeture du tube neural) durant les premiers mois de grossesse,
  • Absorption diminuée par le tabac,
  • Les sources les plus riches sont les légumes : épinards, choux et salades.

 

Est-il vrai que l’on grossit quand on arrête de fumer ?

La nicotine contenue dans le tabac diminue l’appétit, augmente les dépenses énergétiques et ralentit le stockage des graisses. Il est donc possible de prendre un peu de poids quand on arrête de fumer, mais ce n’est pas toujours le cas. D’ailleurs, un fumeur sur trois ne grossit pas après avoir arrêté de fumer. Chez les autres, cette prise de poids est en moyenne de deux à quatre kilos. Certains ne prennent qu’un kilo, d’autres en prennent davantage.

 

Doit-on faire un régime quand on arrête de fumer ?

Pendant l’arrêt, il n’est pas souhaitable de faire un régime pour maigrir et de s’imposer ainsi une autre source de stress. L’essentiel est de garder une alimentation variée. C’est le bon moment pour revoir ses habitudes alimentaires. L’arrêt du tabac permet de retrouver des saveurs que l’on avait oubliées.

 

Est-ce que les substituts nicotiniques limitent la prise de poids ?

Oui, la nicotine supprime la sensation de manque et permet ainsi de limiter le grignotage pour compenser les envies de fumer. Les substituts nicotiniques peuvent aussi avoir un effet sur le métabolisme et permettent donc de prendre moins de poids.

Comment résister aux «fringales » ?

Quand on arrête de fumer, on peut ressentir une augmentation de l’appétit. Dans la majorité des cas, des techniques simples suffisent à limiter la prise de poids :

  • Ne pas sauter de repas
  • Faire les courses après avoir mangé et non avant
  • Commencer la journée par un petit déjeuner
  • Consommer des féculents tous les jours, privilégier les féculents complets pour les apports en en fibres
  • Limiter les aliments gras (fromages, pâtisserie, charcuterie, beurre…) et sucrés (dont les jus de fruits)
  • Consommer des fruits et légumes à volonté par jour, apportant satiété et vitamines ils sont peu caloriques
  • Penser à boire de l’eau régulièrement, seule boisson indispensable ; attention au café dont il a été prouvé qu’il « appelle » la cigarette ! L’alcool apporte des calories inutiles et incite aussi à fumer.

Ne pas oublier de bouger

  • Le poids, c’est aussi une question d’élimination. Avoir une activité physique permet d’évacuer le stress, de se faire plaisir, de bien se sentir dans son corps.
  • Même si l’on ne pratique aucun sport, on peut se dépenser en utilisant les escaliers (plutôt que l’ascenseur), en descendant du bus ou du métro une station avant sa destination, en bricolant, en jardinant, en profitant d’une pause pour aller marcher, etc.

Faire du sport

Des menus adaptés 

Chez Vitalrest, une attention particulière est portée à l’élaboration des menus, notamment à l’intégration des fruits et légumes, afin d’être conforme aux recommandations du GEMRCN (Groupement d’Etude des Marchés en Restauration Collective et de Nutrition) et du PNNS  (Plan Nationale Nutrition Santé) ; quelle que soit la texture ; y compris pour les mixés. Les crudités et fruits crus du menu sont mixés tel quel permettant de conserver les apports en vitamine C, qui sont vérifiés grâce à notre logiciel de menus.

Sources :

Mois Sans Tabac – Tabac Info Service

Tabac Généralités, sante.lefigaro.fr

Le Nutri-score

Quand il est connu, le Nutri-Score est utilisé par tous

Parmi les Français connaissant le logo Nutri-Score, beaucoup déclarent être tout à fait ou plutôt influencés par ce logo (63 %). L’influence du logo est la même quelle que soit la catégorie de population, excepté les femmes : si elles ne sont pas plus nombreuses à le connaître, elles en tiennent davantage compte (67 % contre 59 % chez les hommes). C’est aussi le cas des personnes seules : 76 % déclarent être influencées par ce logo quand elles le connaissent. Les différentes expérimentations réalisées en condition réelles en 2016, ont montré que ce logo est bien compris et que c’est l’étiquetage qui permet d’améliorer le plus significativement la valeur nutritionnelle du caddie des consommateurs. C’est aussi celui qui a le plus d’impact sur le comportement alimentaire des personnes défavorisées. Cela démontre l’efficacité de ce dispositif.

 

Le logo Nutri-Score répond aux attentes croissantes de prévention santé

Le lien entre l’alimentation et la santé n’a pas cessé de croître depuis vingt ans : 91 % des Français le citaient en 2018, contre 85 % en 2003 et 75 % en 1997 (source : CCAF 2018). Cela témoigne d’une conscience plus aiguë des effets de l’alimentation sur la santé et explique la propension, elle aussi croissante, à lire les étiquettes et à chercher des éléments de rassurance ou permettant d’avoir des points de référence quant à la qualité des produits.

plat sain et bon pour la santé

 

Les différents étiquetages incitant aux changements de comportements

L’étiquetage des denrées alimentaires est régi au niveau européen par le règlement (UE) n° 1169/2011, aussi appelé règlement INCO pour information du consommateur. Il contient les mentions obligatoires à faire figurer sur les emballages et les mentions facultatives pouvant être ajoutées. D’abord facultative, la déclaration nutritionnelle est devenue obligatoire depuis le 13 décembre 2016. Par ailleurs, la loi de modernisation de notre système de santé du 26 janvier 2016 a inscrit dans le droit la possibilité de recommander un système d’étiquetage nutritionnel pour faciliter le choix d’achat du consommateur au regard de la composition nutritionnelle des produits. Dans ce cadre, l’étiquetage du Nutri-Score est voulu comme une forme de présentation complémentaire et facultative à la déclaration nutritionnelle et ne peut en aucun cas la remplacer.

Fortement ébranlés par la pandémie du COVID 19, certains consommateurs prendront encore plus soin de leur santé, ils seront plus nombreux à s’intéresser à des étiquetages qui seront davantage accessibles et visibles lors des achats en ligne et sur les applications de smartphone. Il reste cependant à inciter davantage d’industriels à faire figurer le Nutri-Score sur leurs produits alimentaires.

Logo Nutri-score

Le Groupe Vitalrest, spécialisé en santé, souhaite dans un avenir proche pouvoir être en mesure de transmettre cette information à ses consommateurs, via ses fiches recettes en toute transparence.

Cela permettra certainement d’améliorer certaines recettes dans un but d’une alimentation saine et protectrice.

L’affichage du Nutri-score pourra alors se faire au niveau du menu, dans les lignes de self, et sur les barquettes de plats livrés.  

Les apports protidiques chez les personnes âgées dépendantes

Contrairement aux idées reçues, les besoins nutritionnels diminuent peu avec l’âge et sont parfois même supérieurs aux besoins de sujets plus jeunes. L’apport quotidien en protéines doit être de 1 à 1,2 g de protéines par kilo de poids corporel par jour pour une personne de plus de 60 ans en bonne santé contre 0,8 à 1 g par kilo de poids corporel chez les sujets plus jeunes.

Même lorsqu’il se déroule normalement, le vieillissement peut s’accompagner d’une baisse de la prise alimentaire. Cette baisse de la prise alimentaire est induite par un vieillissement des fonctions physiologiques liées à l’alimentation (perception sensorielle, mastication, salivation, digestion) mais peut être modulée en fonction de l’histoire de vie de chaque individu (veuvage, modification des revenus, survenue d’une pathologie…). En particulier, cette perte d’appétit est majorée lorsque la personne âgée est amenée à déléguer tout ou partie de son alimentation à un tiers du fait de l’apparition d’incapacités physiques ou cognitives.

Quelles sont les croyances et préférences associées à la viande chez le mangeur âgé ?

 

Viande et légumes pour les apports protidiques chez les personnes âgées
Plat protidique pour les personnes âgées dépendantes

Il n’est pas rare d’entendre des personnes âgées dire « A mon âge, je n’ai plus besoin de manger autant que quand j’étais jeune ». De fait, l’âge peut s’accompagner de l’apparition de croyances susceptibles d’affecter la prise alimentaire, et ce malgré les campagnes menées par les instances de santé publique.

En restauration collective, les doléances des séniors portent notamment sur le manque de variété des menus, le réchauffage des plats, l’assaisonnement insuffisant, le peu de produits préparés sur place à base de produits frais et la viande trop souvent cuisinée en sauce. De fait, le plat principal qui comprend une composante protidique (viande, poisson…) et un accompagnement (légumes, féculents…) cristallise fréquemment les insatisfactions des personnes âgées dépendantes pour leur alimentation. Les personnes âgées expriment des attentes pour un plat « familial » pas toujours compatible avec les contraintes de la restauration collective (« Un bon pot-au-feu comme à la maison ! »). C’est également un plat qui nécessite de bonnes compétences culinaires et une maîtrise soigneuse de la température pour être servi « chaud » et non « tiède ». Il est essentiel de développer des recettes, des techniques et des formations à destination du personnel de cuisine œuvrant en restauration collective. On ne cuisine pas de la même façon dans un restaurant gastronomique et dans une cuisine centrale. Ceci nécessite également une bonne coordination entre personnel de cuisine et personnel de service : « Lorsqu’on parle de cuisine centrale, ce sont des centaines voire des milliers de repas confectionnés chaque jour. Pour autant, la viande doit être bien cuite, bien assaisonnée, etc. Mais ensuite, la remise en température peut assécher le produit. Les cuisiniers peuvent faire plein d’efforts en cuisine, mais si au moment du service, les produits sont montés dans un four à 200° pendant 2 heures, le steak sera tout sec dans l’assiette du convive. »

La consommation de plats à base de protéines animales et notamment de viande en EHPAD se heurte aux attentes sensorielles (tendreté, jutosité, assaisonnement…) et culinaires (mode cuisson, avec ou sans sauce, température de service…) fortes des résidents, pas toujours compatibles avec les contraintes de la restauration collective.

En conclusion, le processus de vieillissement, même lorsqu’il se déroule normalement, est associé à de nombreux changements d’ordre physiologique, sensoriel, psychologique et sociologique susceptibles d’avoir un impact délétère sur la prise alimentaire et le statut nutritionnel de la personne âgée. La situation est particulièrement préoccupante en institution où une large majorité des personnes âgées ne satisfait pas à ses besoins caloriques et protidiques, notamment du fait d’une consommation insuffisante des composantes protidiques servies au déjeuner et au dîner : 3 personnes sur 4 ne couvrent pas leurs besoins protidiques. De fait, la prévalence de la dénutrition est particulièrement élevée en institution (15 à 38 % selon la Haute Autorité de santé, 2007 ; 20–68 % selon des travaux plus récents). Dans ce contexte, il est essentiel :

  • de mieux informer les personnes âgées et former le personnel des institutions aux besoins nutritionnels de la personne âgée ;
  • d’augmenter l’appétence des plats protidiques servis en institution ;
  • d’enrichir l’alimentation des petits mangeurs âgés, c’est-à-dire d’augmenter la densité nutritionnelle des aliments sans augmenter la taille de portions.

Les déterminants d’un apport protidique faible chez les personnes âgées dépendantes – 08/06/19

Cahier de Nutrition et Diététique

 

Quel accompagnement pour garantir les apports protidiques chez les personnes âgées dépendantes ?

  • Le Groupe Vitalrest dispense une formation nutrition annuelle des Cuisiniers et des Soignants par une Diététicienne afin de les sensibiliser notamment aux besoins nutritionnels spécifiques de la personne âgée et lutter contre la dénutrition.
  • Nous proposons dans nos menus des plats protidiques faisant partie du répertoire culinaire des personnes âgées : pot au feu, potée, cassoulet, poule au pot, potée, langue, trippes …
  • Nous intégrons des viandes de 1ere catégorie : rôti au minimum 1 fois/semaine, des émincés …
  • Nous réalisons des crèmes enrichies maison et un enrichissement naturel des potages pour les résidents dénutris et nous proposons des suppléments là où l’appétit est davantage au rendez-vous.

Manger du poisson : pourquoi ? comment ?

Photo d'un plat composé de saumon
Le saumon : riche en oméga 3

Le poisson est une source privilégiée en oméga-3 dont certains sont indispensables au développement et fonctionnement du système nerveux et contribuent à la prévention des maladies cardio-vasculaires. Parmi les poissons gras, certains contiennent davantage d’oméga-3 dits « à longue chaîne » (EPA, acide eicosapentaénoïque et DHA, acide docosahexaénoique) et sont donc particulièrement intéressants sur le plan nutritionnel car ils contribuent à la prévention des maladies cardio-vasculaires et sont nécessaires en particulier au développement et au fonctionnement de la rétine, du cerveau et du système nerveux. Ces poissons riches en Oméga 3  longue chaîne sont : saumon, sardines, maquereau, hareng et truite fumée.

Le poisson est également source de protéines, de minéraux comme le phosphore, et d’oligoéléments, comme l’iode, le zinc, le cuivre, le sélénium et le fluor, mais aussi des vitamines A, D, E indispensables à la santé.

Les poissons peuvent être contaminés par des polluants présents dans l’environnement dont les dioxines, les PCB ou le méthyl-mercure, qui peuvent avoir des effets néfastes sur la santé en cas de surexposition. Les PCB et les dioxines se retrouvent préférentiellement dans les poissons les plus gras (anguilles) ainsi que dans certains poissons bio-accumulateurs (barbeau, brème, carpe, silure), et le méthyl-mercure dans les poissons prédateurs sauvages.

 

Recommandations pour la population générale :

  • Consommer du poisson deux fois par semaine en associant un poisson gras à forte teneur en oméga-3 (saumon, sardine, maquereau, hareng, truite fumée) et un poisson maigre.
  • Varier les espèces et les lieux d’approvisionnement.
  • Ne consommer l’anguille qu’à titre exceptionnel.
  • Pour la pêche de loisir, respecter les recommandations de non-consommation émises dans certaines zones.

Au cours de la grossesse et jusqu’à 3 ans, le cerveau de l’enfant est particulièrement vulnérable à l’action toxique des contaminants chimiques et notamment du méthyl-mercure et des PCB. Des recommandations spécifiques destinées aux femmes enceintes ou allaitantes, ainsi qu’aux enfants de moins de 3 ans viennent préciser les recommandations générales.

 

Pour les femmes enceintes, allaitantes et les enfants de moins de 3 ans :

  • A limiter : poissons prédateurs sauvages : thon, lotte (baudroie), loup (bar), bonite, empereur, grenadier, flétan, brochet, dorade, raie, sabre, …
  • A éviter : espadon, marlin, siki, requin et lamproie

Recommandations de l’Agence pour la consommation de poissons – ANSES – 27/02/2019

 

Vitalrest assure une veille nutritionnelle active afin d’adapter ses menus au plus près des recommandations :

  • 2 à 3 services de poisson par semaine
  • Poisson gras introduit notamment dans les entrées (salade de pommes de terre aux harengs, sardines à l’huile, rillettes de maquereau) ou en frais selon les arrivages.
  • Raie non servie en crèche (enfant de moins de 3 ans)

Vitalrest sélectionne ses produits de la mer et en interdits l’utilisation de certains (non référencés) et regroupe toutes les espèces concernées par un élevage de masse ainsi que les espèces en voie de disparition et les produits issus de la production industrielle :

  • Le Perche du Nil
  • Le Tilapia
  • Le thon rouge
  • Le Panga
  • Les coquilles de mer surgelées (trop pauvre en garniture de fruits de mer et poissons)
  • Les poissons panés assemblés de chair de poisson et poissons reconstitués
  • Les terrines de la mer industrielle (trop d’arômes artificiels et de conservateurs)