Omelette, œufs, crêpes et autres aliments pour le petit-déjeuner sur fond blanc.

Sommaire

  1. Pourquoi l’œuf est-il une excellente source de protéines ?
  2. Quels sont les « défauts » présumés et que retenir sur le cholestérol ?
  3. Comment intégrer l’œuf dans les menus collectifs sans risque et en valorisant sa qualité ?
  4. Maladie cœliaque : le régime d’exclusion du gluten (liste précise pour la collectivité)
  5. Qu’est-ce que l’index glycémique et pourquoi l’intégrer dans la composition des menus ?
  6. En pratique : points d’action pour les cuisines collectives

Lettre diététique rédigée par les équipes de Vitalrest / Avril 2005

Nous reprenons ici les précédents numéros pour situer notre propos :
· Avril 2004 : Lettre N°1 : Programme nutrition – santé (PNNS) : qu’est-ce que c’est ?
· Octobre 2004 : Lettre N°2 : Les objectifs du PNNS pour 2004 : « bouger, c’est la santé »

Dans ce troisième numéro, nous faisons le point sur l’œuf, source de protéine souvent discutée et pourtant très utile, puis nous détaillons la liste des aliments interdits en cas de maladie cœliaque (régime d’exclusion du gluten) et, enfin, nous revenons sur l’index glycémique, un outil utile pour composer des menus équilibrés. Le ton reste pratique et tourné vers l’application en collectivité.

Pourquoi l’œuf est-il une excellente source de protéines ?

L’œuf est un aliment de grande qualité nutritionnelle : un œuf de 60g apporte 7 à 8g de protéines, ce qui représente environ 10% des besoins protéiques journaliers d’un adulte. Ces protéines contiennent l’ensemble des acides aminés indispensables, ce qui rend l’œuf particulièrement efficace pour couvrir les besoins des enfants comme des adultes.

Le jaune d’œuf, en plus des protéines, concentre des lipides dont une proportion importante d’acides gras polyinsaturés, parmi lesquels figurent des précurseurs d’oméga-3, reconnus pour leur rôle protecteur cardiovasculaire. Le jaune fournit également des vitamines A, D et E, intervenant dans le métabolisme calcique et possédant des propriétés antioxydantes utiles pour ralentir certains processus du vieillissement cellulaire.

Enfin, l’œuf reste relativement peu calorique au regard de sa densité nutritionnelle : c’est un aliment protéique qualitatif et économique, particulièrement intéressant en restauration collective.

Quels sont les « défauts » présumés et que retenir sur le cholestérol ?

L’œuf contient environ 200 mg de cholestérol dans le jaune, d’où la recommandation ancienne de limiter sa consommation. Les connaissances évoluent cependant : la très grande majorité du cholestérol sanguin est synthétisée par le foie et l’apport alimentaire n’en est qu’un facteur secondaire.

On évoque aussi le risque allergique lié à l’œuf : il existe en effet des allergies aux protéines de l’œuf, surtout chez l’enfant ; ces réactions restent cependant limitées à une fraction restreinte de la population et disparaissent souvent avec la croissance. Dans les collectivités, il faut donc rester vigilant, repérer les antécédents allergiques et adapter les prestations en conséquence.

Malgré ces points, l’équilibre bénéfices/risques place l’œuf parmi les meilleures sources de protéines. En effet, on ne peut que recommander la consommation de cet aliment, dont le prix, peu élevé, le situe dans un rapport qualité/coût particulièrement intéressant, le classant parmi les meilleurs des aliments protéiques.  Si on y ajoute la levée des interdits liés aux risques concernant les relations entre cholestérol alimentaire et cholestérolémie, ainsi que le risque allergique, pourtant faible et analogue à celui existant pour bien d’autres aliments, on peut chiffrer cette recommandation à 5 par semaine :

Soit 2 fois des œufs par semaine sous forme d’omelette, œuf dur + 1 fois par semaine sous forme de quiche, flan, crème à base d’œuf

Comment intégrer l’œuf dans les menus collectifs sans risque et en valorisant sa qualité ?

Nous l’avons dit, l’œuf se prête à de nombreuses préparations : œuf dur, omelette, quiche, flan salé, crème à base d’œuf. En collectivité, privilégiez des préparations simples, bien identifiées pour faciliter la gestion des allergies et la lisibilité des repas pour les résidents. Pour les personnes âgées ou fragiles, l’œuf apporte protéines et vitamines utiles au maintien de la masse musculaire et de la santé osseuse,  en complément des produits laitiers et d’un apport suffisant en vitamine D (exposition solaire, compléments si prescrits). Rappel pratique : mentionnez clairement la présence d’œuf sur les fiches techniques et les menus, et adaptez les textures si nécessaire (purées, émulsions) pour faciliter la prise chez les personnes ayant des difficultés de mastication.

Maladie cœliaque : le régime d’exclusion du gluten (liste précise pour la collectivité)

La maladie cœliaque repose sur une intolérance immunologique à la gliadine (protéine du blé), et le seul traitement efficace est l’exclusion définitive du gluten. En collectivité, cela implique une vigilance totale sur les céréales et produits dérivés utilisés en cuisine.

Récapitulatif des aliments autorisés et non autorisés dans le cadre d’un régime d’exclusion

 

Aliments   

Interdits  

  Autorisés

Céréales

Blé, Orge, Seigle  Produits dérivés de ces céréales : farine, pain, pain grillé  du commerce, pain de mie, pain complet, pain d’épice, biscottes, triscottes, pâtes raviolis, cannellonis, semoule, chapelure, floraline, blédaline, malt, flocons d’avoine, biscuits et pâtisseries à base de ces céréales 

Riz, Maïs, Sarrasin, Tapioca  Produits dérivés de ces céréales : pâtes  sans gluten, farines sans gluten, biscuits  sans gluten, semoule, maïzena, fécule de  pomme de terre, corn flakes, rice krispies Produits diététiques sans gluten 

Viande

Cuisinée, Du traiteur, En conserve, Surgelée, Préparée, Panée, En croûte, Quenelle 

Fraîche, Surgelée au naturel, Conserve  au naturel 

Charcuterie

Jambonneau pané, Chair à saucisse ou autre farce  charcutière, Saucisson sec ou à l’ail, Saucisses, Saucisses sèches, Salami, Chorizo, Cervelas, Tous les pâtés et galantines, Boudins noir et blanc, Pâté en croûte, friand, bouchée à crème, quiche, Purée  mousse et crème de foie gras

Charcuterie faite maison sans adjonction  de farine ou de mie de pain et sans farce  du commerce, Jambon blanc et cru, Bacon, Jambonneau  non pané, Poitrine salée fumée ou non, Epaule cuite, Foie gras au naturel  

Poisson

Poisson cuisiné surgelé, En conserve, Du traiteur, Poisson pané ou fariné, Quenelles, Bouchées, Crêpes ou quiches au poisson 

Poisson frais surgelé, En conserve au  naturel, Salé ou fumé, Coquillages, crustacés  

Oeuf

Poudre d’œufs  

Œufs frais

Légumes

Tous les légumes et pommes de terre cuisinées du  commerce, Purée en sachets, Chips, Potage en sachets, en boîte ou surgelés, Purée de marron, Les préparations  à base de pomme de terre, Les légumes secs en  conserve 

Tous les légumes au naturel : frais, surgelés ou secs, Les soupes de légumes  maison, Les pommes de terre, Les chips  maison, Les fécules de pomme de terre 

Fruits

Les fruits secs du commerce 

Tous si frais en conserve ou surgelés  Les fruits oléagineux comme les noix, les  noisettes, les amandes

Laitages

Fromages fondus à tartiner, Yaourts et fromages frais  aromatisés sucrés, Les préparations industrielles à base de lait, comme les  laits aromatisés, les produits gélifiés, le flan ou la crème 

Tous les produits laitiers au naturel sauf  les fromages à tartiner comme le kiri ou la vache qui rit  

Corps gras

 

Toutes les huiles, Crème fraîche, Margarine

Produits sucrés

Sucre glace, nougats, dragées, pâte d’amande, pâtes de  fruits, loukoum, chewing gum, Le malt et les farines  maltées : banania, tonimalt, ovomaltine, nescafé, ricoré, Toutes les confitures et pâtisseries industrielles, Les  desserts en sachets, entremets et crèmes instantanées, Dessert glacé contenant une pâtisserie comme l’omelette  végétarienne, Les pâtes surgelées ou en boîte pour tarte, Les levures chimiques, sauf la levure de bière et la levure  alsacienne

Le sucre, sucre vanillé, Les gelées de  fruits, les confiture pur fruits, Le miel, Le  chocolat à croquer, le cacao pur, le Nesquick, Nescafé, Les bonbons  acidulés, Les crèmes maison, Les glaces  et les sorbets maison confectionnés avec  les ingrédients autorisés 

Boissons

Bière, cidre, panaché, autres cafés et thés solubles, Préparations en poudre pour infusion 

Eau, café, thé, chicoré, Nescafé, plantes  entières pour infusion, jus de fruits, sodas, sirop, limonades, bitter, vins, alcool fort y  compris les alcools à base de céréales  comme le whisky, la vodka et le gin 

Condiments et  sauces

Poivre moulu, toutes les sauces industrielles, moutarde, sauce tomate, mayonnaise en boîte ou en tube, sel de  céleri, épices composées, extrait de viande type Kub

Poivre en grain, sel, fines herbes, épices  pures sans mélanges, aromates entiers, les condiments au vinaigre : cornichons, câpres 

Conclusion : la maladie cœliaque repose donc exclusivement sur le régime d’exclusion définitif du gluten de l’alimentation. Pas toujours facile à réaliser et à suivre, il nécessite de la part du médecin écoute et aide. L’aide d’une diététicienne est parfois nécessaire.

Qu’est-ce que l’index glycémique et pourquoi l’intégrer dans la composition des menus ?

L’index glycémique (IG) mesure la vitesse à laquelle un aliment élève la glycémie par rapport au glucose pur (IG = 100). Un IG élevé signifie une absorption rapide du sucre sanguin ; un IG bas correspond à une libération plus lente et plus progressive. En restauration collective, connaître l’IG des aliments permet d’équilibrer les repas pour limiter les pics glycémiques : associer féculents à faible IG (pâtes al dente, riz basmati, pains complets) à des sources de fibres et protéines (comme l’œuf) ralentit l’absorption et améliore la satiété.

Tableau comparatif des deux classifications 

 

 

Sucres chimiquement simples 

Sucres chimiquement complexes 

Sucres rapides  à index glycémique élevé  (> 74)

Glucose, maltose Miel, jus de fruits sans pulpe, soda Pastèque, figue, datte Sorbet Confiserie type barre chocolatée Carottes, betteraves  Gaufres, crêpes

Pomme de terre au four, purée de pomme de terre, frites  Céréales pour petit déjeuner type chocopops, corn flakes, spécial K, kix…  Baguette, pain blanc, riz cuisson rapide, riz  gluant Semoule de couscous 

Sucres moyens  à index glycémique moyen  (de 50 à 74)

Saccharose (sucre de table)  Kiwi, banane, mangue, ananas, raisin, cerise Jus de fruits avec pulpe Crème glacée, chocolat Raisin sec  Tarte aux pommes, biscuits type petit beurre

Spaghetti, nouille, vermicelles  Riz basmati, riz thaï, riz brun ou complet Pain de seigle, pain complet Porridge, muesli, flocon d’avoine Pomme de terre chips, patate douce Galette au blé complet 

Sucres lents  à index glycémique bas  (<50)

Fructose, dextrose, lactose Abricot sec  Pamplemousse, pomme, poire, orange Soja, petits pois  Biscuit de Savoie

Lentille, haricot sec, pois chiche, haricot blanc, haricot rouge All bran Pâtes aux oeufs, pâtes cuisson « al dente » Pain aux céréales, pain au son 

En pratique : points d’action pour les cuisines collectives

Bonne lecture et bonne mise en œuvre dans vos établissements.

Publié en avril 2005 · Dernière mise à jour : [09/09/2025]